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Un terminal de conteneur au port du Havre.

Le port du Havre est un port maritime français de commerce, de plaisance et de pêche de la Manche.

Situé au Havre, il a été créé en 1517 sous l'ordre de François 1er à la demande d'une élite normande (principalement de Rouen et de Caen) jugeant nécessaire pour leur région d'obtenir d'un nouveau port. La construction de ce port est à l'origine de la fondation de la ville du Havre.

Situé à l'embouchure de la Seine, il profite d'une situation géographique qui lui permet de devenir un des grands ports européens pour desservir le continent européen.

Le port du Havre est le premier port français pour le commerce extérieur avec près de 60 millions de tonne de traffic [1].

Description[modifier | modifier le code]


Port de plaisance[modifier | modifier le code]

Créé en 1934, le port de plaisance du Havre, installé à l'Ouest du Port du Havre, est le premier port de plaisance de la Manche continentale avec une capacité de 1300 places [2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Création du port[modifier | modifier le code]

Claude Monet : Bateaux de pêche quittant Le Havre

Dès 1515, une élite normande, principalement de Rouen et de Caen, estime que la Normandie a besoin d'un nouveau port en raison de l'envasement des ports d'Harfleur et de Honfleur[3].

A Paris, la création d'un nouveau port militaire est souhaité. Fin 1516, François Ier reçoit le rapport qu'il avait demandé aux notables de la Marine, qui détermine les endroits les plus propices pour « établir par deçà en son duché de Normandie une ville et un port de mer».

Le , à Paris, François Ier adresse la lettre suivante à Bonnivet, amiral de France, : « ... comme pour tenir en seureté les navires et vaissaulx de nous et de noz subjects navigans sur la mer Océane, ayons fait sercher en la coste de Normandie et pays de Caux lieu seur et convenable et nous ayt esté rapporté par vous et notables personnaiges en ce experimentez et entenduz que le lieu de Grace soit la plus propre et le plus aisé de lad. coste et pays de Caux, à faire havre auquel lesd. navires et vaissaulx puissent aisement arriver et seurement sejourner, et faire faire led. havre en la forme qu'il appartient... vous avons pour ces causes et autres consideracions à ce nous mouvans, commis, ordonné et députté, commectons, et donnons et députons commissaire général pour la construction dud. havre et fortification nécessaire pour la seureté d'icelluy par ces présentes...  » [4].

Traduction :

Texte de la traduction

Le , Bonnivet chargea Guyon le Roy de cette mission, en reprenant les termes mêmes de la lettre du roi. Le , Guyon demande à M. de Blosseville, capitaine des côtes de Normandie, d'appeler les maîtres maçons et autres ouvriers de Normandie à l'adjudication des travaux qui doit avoir lieu à Harfleur.

Le projet comprenait :

  • Construction de remparts et de deux tours pour protéger le futur Bassin du Roi.
  • Construction d'un dock.
  • Creusement d'un canal vers le port de Harfleur.

Les travaux débutèrent en avril 1517 et finirent en 1524. Le canal fût creusé dans les années 1600 . Les premières années du port constituaient une lutte contre les galets et la vase se dirigeant en grande quantité à l'intérieur du port en raison de la configuration des ramparts. De nouveaux murs furent construits le long de la côte pour prévenir l'arrivée de dépots venu de la mer.

Des débuts difficiles[modifier | modifier le code]

Durant le 16e siècle, peu de modification sont faite au port lui-même. Bien que des fortifications soient construites autour du village et de la citadelle. C'est durant le 17e siècle que Richelieu et Colbert commencèrent une nouvelle phase de la construction. Une nouvelle citadelle fût construite en 1627 pour replacer d'anciens bâtiments à l'Est du port.

Le Bassin du roi était auparavant réservé à la Marine royale. De nouveaux docks et embarcadères y furent battis et une nouvelle écluse à son entrée de 1667 à 1669. Un nouvel arsenal en 1669 y fût également construit. Des centaines de navires y furent contruit jusqu'en 1823. En 1626, le Bassin de la Barre fut ouvert aux flottes et en 1669 Colbert et Vauban inauguraient le canal d'Harfleur, cela permettrait un drainage des marécages vers l'est du Havre et l'établissement d'industries nécessitant un transport navale.

Durant le 17e sicèle, les havrais furent très intéressés dans la pêche de la morue. Le port se développa considérablement durant le siècle suivant, particulièrement dans la Traite des Noirs. Pendant la Révolution française, la prospérité est tel qu'il est envisagé d'agrandir le port.

Avec l'augmentation du tonnage, les plus gros navires, qui n'avaient pas la permission d'utiliser le port du Havre en raison de la présence militaire, devaient décharger leurs cargos sur des barges pour ensuite être transporté vers le port de Rouen.

En , le plan Lamandé est accepté et inclut la création de nouvelles fortifications, du Bassin du Commerce[5] et du Bassin de la Barre. Le plan sera mis à exécution entre 1789 et 1815, et les nouveaux aménagements ouverts en 1820. Après les périodes agités de la Révolution et de l'Empire, le port, désormais libre de présence militaire, devient ouvert au commerce et commença à bien se développer.

Entre 1825 et 1865, le tirant d'eau des navires utilisant le port ayant doublé avec l'apparition des machines à vapeur, de nouveaux docks étaient nécessaire et furent construit à l'Est du port avec ces installations :

  • Entre 1840 et 1843: Bassin Vauban.
  • Entre 1845 et 1859: Bassin de Leure.
  • 1845: Élargissement de l'entrée du port de 32 métres à 45 métres.
  • 1847: Bassin de la Floride.
  • 1862: Écluse Transatlantique et Quai de New–York.

Entre 1865 et 1885, le tirant d'eau des navires double une fois de plus et une autre extension du port est planifiée. Le Bassin Bellot est ouvert en 1887, celui ci constitue avec le Bassin de Leure les grands basins. Le Canal de Tancarville fut aussi construit, liant Le Havre avec la Seine plus loin en amont et supprimant quelques obstacles à la navigation dans l'estuaire. La démolition de la tour François 1er se déroula en 1861 en raison de l'élargissement de l'entrée du port à 100 mètres en 1874.

Des équipements modernes furent installés en 1864, 1879 et 1887. Des docks flottants et des grues furent installés ainsi que des entrepôts. L'industrie se développa le long du Canal Vauban et du Canal de Tancarville. En 1871, le Bassin de la Citadelle fut ouvert, après avoir détruit la Citadelle, et lié au port par une écluse.

Les grands bassins étaient seulement accessible par une seule écluse, permettant ainsi l'utilisation des bassins uniquement lors des marées-hautes. Pénalisant la Compagnie générale transatlantique qui utilisait le Bassin de Leure pour ses liaisons transatlantiques vers New York depuis 1864. Des navires long de 200 mètres utilisaient le port ces temps là.

En raison d'une concurrence avec les ports britanniques et allemands, deux dispositions législatives décidèrent la réalisation d'un vaste projet d'extension :

  • loi du 19 mars 1885 ; construction d'un port entre les murs nord et sud, le quai de la marée avec une écluse double. Ceci a été réalisé immédiatement avant 1914.
  • loi du 11 février 1909 ; construction d'un grand bassin de marée; 1000 m de long pour les navires de croisière. Il a été réalisé en 1929.
Bassin de Southampton dans les années 1920.

Le traffic augmanta entre les deux guerres mondiales, des grands paquebots transatlantiques tel que le SS Normandie apparaissent. le traffic pétrolier s'accroit également durant cette période.

Un terminal pétrolier fut construit en 1926 le long de la jetée Sud, qui conduisit à la construction de la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher en 1933. Le port resta inchangé jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale où il fut complement détruit. Un plan de reconstruction fut mis en place et la reconstruction pris fin en 1965.

Le traffic passa de 10 millions de tonnes en 1950 à 89 millions de tonnes en 1973. Cela amena à construire plus d'installations entre 1966 et 1971. Les agrandissements consistaient à élargir le Bassin de Marée, construire un nouveau bassin, le Bassin Sud-Est, une jonction avec le Canal de Tancarville et une double écluse, l'Écluse François 1er. Cette dernière, l'une des plus grande écluse du monde, est longue de 400 métres, large de 67 métres et profonde de 24 métres, et peut accepter des navires de plus de 250 000 tonnes[1].

Porte-conteneur au port du Havre.

Le Grand Canal du Havre fut creusé, ouvrant les plaines du Sud du Canal de Tancarville aux nouvelles industries, principalement liés au pétrole et au transport de conteneur. Le traffic de conteneur augmenta grace à la construction de quatre terminaux de conteneur :

  • Terminal Atlantique au Bassin de Marée en 19681970;
  • Terminal Europe au Bassin Intérieur en 1971-1974;
  • Terminal Océan au Bassin Intérieur en 1975-1980;
  • Terminal Asie et Amériques au Bassin de Marée en 1992-1995.

Une large zone industriel d'environ 1 500 hectares fut installé le long du Canal du Havre. Avec des compagnies tel que Renault, Hispano-Suiza, Elf, Atochem, Goodyear, Air Liquide et Lafarge qui y ont construit des usines et entrepôts.

Les deux derniers terminaux à être construits furent conçus pour accepter les nouveaux port-conteneurs de type Panamax Depuis 1983, le traffic de conteneur est passé de 100 000 EVP à 2 millions d'EVP.

En raison de l'augmentation du traffic pétrolier, un nouveau terminal pétrolier, le port du Havre-Antifer, fut construit en 1973 à 15 kilométre au nord du Le Havre. Des navires de plus de 550 000 tonnes, également appelés "Super-pétroliers", commencairent à l'utiliser en 1976.

Bien que le trafic transatlantique de passager disparut en 1974, les ferry ont assurés le maintien de ce type de trafic dans le port. Les conteneurs ont assuré d'autre part le maintien d'un important trafic de marchandises diverses.

Les liaisons avec l'intérieur de la France ont été consolidés en 1985 avec l'ouverture de l'Autoroute de Normandie et le Pont de Normandie en 1995

Port d'expédition[modifier | modifier le code]

Port militaire[modifier | modifier le code]

Activité portuaire incertaine[modifier | modifier le code]

Les négociants[modifier | modifier le code]

Traite des Noirs[modifier | modifier le code]

Port autonome[modifier | modifier le code]

Le port autonome du Havre est un établissement public qui exerce conjointement des missions de service public administratif et des missions de service public à caractère industriel et commercial et qui est géré comme un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Il est chargé de la gestion de l'ensemble des installations portuaires de sa circonscription. C'est de le deuxième port de commerce de France en terme de tonnage global.

Il fait partie, avec le port de Bordeaux, des deux ports autonomes créés à l'occasion de la première loi d'autonomie des ports en 1920. Ce régime fut, évidemment, lors de la deuxième loi d'autonomie en 1965.

Le port est composé d'une série de bassins, du canal de Tancarville et du grand canal du Havre, reliant le port à Seine. Le port comprend également le terminal pétrolier d'Antifer situé entre le Havre et Etretat.

Une extension du port, appelé "Port 2000" est en cours de travaux.

Port 2000[modifier | modifier le code]

Port 2000 désigne un grand chantier portuaire mis en route en 2001 pour agrandir la capacité d'accueil des porte-conteneurs au Havre. Le projet a été complété et inauguré le 30 mars 2006.


Le projet lui-même a été conçu à partir de 1995 mais n'a reçu son approbation qu'en 1999.

Le premier terminal en activité, le terminal de France comprend 1,4 km de quais et quatre postes de déchargement et peut recevoir les plus gros porte-conteneurs du monde, il est exploité par la GMP (Générale de Manutention Portuaire) qui a pour client les navires de la CMA-CGM. Le projet complet comprend 4,2 km de quai et douze postes de déchargement. Il s'inscrit dans une politique d'aménagement du territoire. Destiné à contrer la concurrence des ports du nord de l'Europe, Port 2000 est aussi un exemple de développement durable puisqu'une réserve pour les oiseaux a été aménagée.

Impact de Port 2000 sur l'environnement[modifier | modifier le code]

Vasières et roselières de l'estuaire de la Seine, près du Havre

Les nouvelles installations de Port 2000 ont été implantées sur le territoire de l'estuaire de la Seine. Des associations de défense de l'environnement (SOS Estuaire ...) dénoncent les problèmes écologiques posés par les aménagements. L'estuaire de la Seine est un site naturel de premier ordre, classé réserve naturelle depuis 1997. Il est protégé par les labels "Zone de Protection Spéciale" et "Natura 2000". Les vasières accueillent de nombreux oiseaux (courlis cendrés, tadornes de Belon, canards colverts, grands cormorans, hérons cendrés, chevaliers arlequins, avocettes, butors étoilés ...). Les organisations écologistes soulignent que l'agrandissement du port du Havre vers le sud rogne les espaces naturels (l'estuaire a rétréci de deux kilomètres) et menacent l'écosystème : ainsi, le groupement ornithologique normand estime que les oiseaux d'eau sont passés de 40 000 en 2000 à 25 000 en 2005[6]. Un site de 40 hectares est désormais dévolu aux activités portuaires et de nombreuses vasières ont disparu. Cependant, le port autonome du Havre fait valoir la prise en compte des enjeux écologiques dans son projet. Plusieurs aménagements ont été entrepris pour compenser les dommages sur le milieux naturel estuarien : un méandre d'environ 15 hectares a été creusé pour améliorer la circulation de l'eau et créer de nouvelles vasières. Un îlot artificiel de cinq hectares à marée basse a été monté avec 260 000 mètres cubes de galets et de sable, protégés par des enrochements. Au total, le port du Havre a dépensé 46 millions d'euros pour préserver le patrimoine naturel de la zone[7].

Futur[modifier | modifier le code]

Port 2020[modifier | modifier le code]

Statistiques[modifier | modifier le code]

Le port du Havre est le deuxième port français[2] et le cinquième d'Europe au niveau du traffic avec 75 millions de tonnes transportées. En 2005, 6 965 navires ont utilisé le port du Havre.

C'est le plus large port de conteneurs de France avec 2.1 millions d'EVP transportées en 2006, soit 60% du traffic français de conteneur. De plus 40% des huiles et pétroles entrant en France passent par le Havre.

Trafic du port du Havre (en tonnes par an)[3] :

'Type de chargement 2004 2005
Pétrole brut 37 023 088 34 119 964
Pétrole raffiné 8 816 510 10 889 122
Hydrocarbures gazeux 440 609 396 150
Autres liquides 1 503 569 1 419 464
Céréales en vrac 0 0
Nourriture animale 136 347 107 457
Charbon 2 195 991 2 907 559
Ciment 438 129 387 514
Autres vracs solides 1 603 174 1 445 763
Autres
incluant conteneurs
24 017 846 23 350 408
Conteneurs 21 560 388 21 076 488
Total 76 175 264 75 023 400

wikilien alternatif2

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le port du Havre.

Sources[modifier | modifier le code]

Références générales[modifier | modifier le code]

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Port of Le Havre » (voir la liste des auteurs).
  • Natalie Castetz, « Au Havre, Port 2000 bouleverse l'estuaire », dans Libération du 12 juin 2006.
  • Aude Sérès, Le port du Havre revient dans la course, Le Figaro, 30 mars 2006 [lire en ligne]
  • A. Corvisier, « L'histoire du Havre ».
  • Académie de Rouen : Visite du port du Havre

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Informations sur le port du Havre en langue anglaise.
  2. Ville du Havre : Port de plaisance
  3. La marine marchande au Havre
  4. Documents relatifs à la fondation du Havre, recueillis et publiés par Stephano de Merval (1875), Sté d'hist. de Norm., Rouen, p.9
  5. Ville du Havre : Bassin du commerce
  6. Natalie Castetz, « Au Havre, ... »
  7. Natalie Castetz, « Au Havre, ... »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]